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Enquête sur le lien entre inondations et entretien des cours d'eau

Une enquête du ministère de la transition écologique et de l’agriculture sur le lien entre inondations connues par le bassin Artois Picardie et entretien des cours d’eau été menée par l'IGEDD et le CGAAER. La synthèse de leur mission se trouve ci-dessous :



Le manque d’entretien des réseaux hydrauliques permettant l’évacuation des eaux vers la mer n’a pas été la cause des inondations dans le Nord et le Pas-de-Calais. Le facteur déclenchant en est en effet l’ampleur des précipitations, avec des cumuls atteignant près de 800 mm sur les deux derniers mois de l’année 2023, causant des crues dépassant très largement les niveaux centennaux. Ces cumuls ont très largement excédé les capacités des ouvrages de protection contre les crues, même quand ils sont parfaitement entretenus, ceux-ci étant le plus souvent, et logiquement, dimensionnés pour des épisodes d’occurrence inférieure à une crue cinquantennale ;

 

Sur le point des curages des cours d eau, la mission conteste qu’il faille en faire un préalable général. Des opérations de curage peuvent bien évidemment être nécessaires dans certains cas, mais leur opportunité et les modalités de leur réalisation (période, volumes…) doivent être établies dans le cadre d’un plan de gestion global intégrant des réflexions sur l’efficacité et les impacts éventuels sur l’amont ou sur l’aval.

 

L’option technique qui consiste à évacuer au plus vite les volumes d’eau lors des crues présente le grave inconvénient d’accélérer fortement le régime hydraulique des eaux et d’accroître le lessivage et l’érosion des sols et des berges. Elle nuit donc à l’équilibre hydro-sédimentaire des milieux.

 

L'entretien d’un cours d'eau doit donc intégrer la préservation de son équilibre hydro-sédimentaire, et respecter les espaces de liberté de la rivière et ses dynamiques naturelles que sont les variations de débits (étiage, précipitations intenses, voire extrêmes), les transports et les dépôts de sédiments, ainsi que les cycles écologiques de la faune et de la flore.

 

Dès lors, la bonne connaissance du fonctionnement hydraulique d’un cours d’eau ou d’un bassin versant, ainsi que des espaces de liberté dont ils doivent disposer, constitue un enjeu fort dans la planification du territoire, afin d’éviter des évolutions ayant pour effet de réduire ou compromettre le bon fonctionnement hydrologique des rivières. Lorsque l’on réalise des travaux d’entretien, et a fortiori lorsque l’on doit intervenir plus lourdement, il faut donc identifier le profil d’équilibre que devrait avoir le cours d’eau pour le remettre, s’il est dégradé, dans une situation moins grave, et en particulier ne pas le « surcreuser ». Ces travaux doivent permettre le maintien de formes et de faciès diversifiés.


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